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Charles A. Jørgensen

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Prénom : Charles Andreas Nom : Jørgensen Âge : 38 ans

Origine : norvégien.

Physique : 1m96, blanc, blond (cheveux épais, mullet mohawk), yeux verts, cicatrices au sourcil droit et sous l’oeil gauche, nombreux tatouages (bras, épaules, dos, cuisses), bagues (auriculaire droit, annulaire droit, pouce gauche, index gauche).

 

Status : divorcé, père d’une fille de 5-10 ans (pas encore fixée).

C'était un magnifique après-midi comme il y en avait tant au printemps. Le soleil resplendissait. Aucune trace de nuage en vue. Le ciel était bleu. La brise légère. Les oiseaux chantonnaient et les bourgeons commençaient à éclore, attirant les abeilles et les bourdons. Quelques papillons, ceux qui venaient de sortir de leurs cocons, volaient si et là. Mais qu'est-ce qu'il en avait à faire que les oiseaux fassent "piou piou" et que c'était la saison des amours ? Lui, tout ce qu'il voulait, c'était boire. Boire punaise. Ce n'était que l'après-midi ? Et alors ? Il était déjà beaucoup trop tard au contraire pour un pareil début de vacances. Il venait de se faire piquer la garde de sa fille. Quelle connasse quand même. Son ex-femme trouvait toujours le moyen de faire en sorte qu’il la voit le moins possible, alors qu’il était en droit de la récupérer durant les vacances comme il avait été établi lors du divorce.

 

Partagé entre colère et dégoût. Envers lui. Elle. Le monde. La société. Mélancolie et désespoir. Son espoir de salut s’étant envolé. Elle constituait l'une des seules choses sur terre qui réussissait à lui arracher un sourire, ou à lui faire oublier, sans devoir avoir recours à la boisson. Et révolte et indignation. Sa deuxième envie était de plonger le monde dans le chaos, pour se venger de la vie, et par la même occasion, lui dans l'alcool, jusqu'à se noyer. Seul son corps referait surface - car ils remontaient toujours - flottant comme une feuille sur l'eau.

Son envie de boire l'avait conduit jusqu'à l'épicerie la plus proche, celle qui se trouvait à deux pâtés de maisons de son appartement. Il sortit de sa voiture en claquant la portière, s'engouffrant directement à l'intérieur du magasin. Il se dirigea aussitôt au rayon des boissons alcoolisées. Il lui fallait un bon remontant. Quelque chose de fort, qui pourrait faire passer le coup de cette garce. Ça lui était resté au fond de la gorge. Il lui en voulait terriblement. Au point de l'imaginer céder sous les coups, relâchant son dernier souffle, défigurée. Il ne rêvait que de ça. Cependant elle restait la mère de sa fille chérie. Il ne se voyait même pas la lui arracher pour la garder auprès de lui si cela pouvait la rendre triste. C'était la prunelle de ses yeux.

 

Le teint mat accompagné de traits tirés, un regard orageux souligné par les cernes, des cheveux désordonnés et une barbe de plusieurs jours non taillée, son allure laissait à désirer. Vêtu d'un pantalon de jogging et d'un simple t-shirt noir, il slalomait entre les rangées sans prendre la peine de regarder devant lui. Par habitude, il connaissait le chemin par coeur. Et puis il n'y avait quasiment personne à cette heure-là. Sauf un homme bizarre qu'il faillit heurter. Heureusement, il avait dévié de justesse au dernier moment, dévisageant sans gêne au passage cette personne.

 

Continuant son chemin, il tourna finalement à gauche pour tomber devant le rayon qu'il cherchait. Enfin. Il empoigna plusieurs bouteilles, uniquement des alcools forts, puis décida de se servir également de cigarettes un peu plus loin. Cela faisait longtemps qu'il avait arrêté, mais au point où il en était, il n'était plus à ça de près. Le tabac tuait ? Tant mieux alors, il n'attendait que ça. Et maintenant qu'il avait ce qu'il désirait, il ne lui restait plus qu'à payer.

 

Ainsi en moins de deux, il atteint la caisse. Manque de chance, lui qui voulait rapidement en finir, une dame âgée était passée devant lui. Celle-ci semblait prendre tout son temps, probablement à cause de l'âge. En attendant, lui, il perdait patience et secouait sa jambe nerveusement. Il avait envie de lui crier de se dépêcher, mais sa bonne éducation l'en empêchait. Elle parut toutefois le remarquer. L'ancien militaire avait ce regard que l'on sentait brûler sur notre dos, intense et indéchiffrable. Lui en revanche n'était que colère. Son instabilité se traduisait par son langage corporel, faisant ressentir qu'il était prêt à exploser à tout moment. Et si cela arrivait, ce n'était jamais bon pour qui ce soit, lui y compris.

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